Trichinellose
Secourisme
La trichinellose
Les trichines sont susceptibles d’infester la quasi totalité des mammifères carnivores et omnivores, y compris certains mammifères marins, et sous toutes les latitudes.
On les trouve notamment chez le cheval, le sanglier, le porc… mais aussi le lynx, le renard, l’ours, le blaireau, le putois, les oiseaux, le chien, le chat, le rat… et l’homme.
Chez l’animal, leur présence est en règle générale asymptomatique. Les oiseaux carnivores ou détritivores ainsi que certains reptiles peuvent être également infestés.
La transmission du parasite à l’homme est liée à l’ingestion de viande contaminée peu ou non cuite ; en Europe, il s’agit essentiellement de viande de sanglier.
Les cas identifiés en France résultent de l’ingestion de viande non contrôlée de sanglier ou de viande de chasse importée illégalement en France.
Les signes cliniques chez l'homme :
Incubation : 48 heures souvent silencieuse, parfois syndrome digestif avec douleurs abdominales, diarrhée, si infestation massive.
De J+2 à J+15 à +30 : fièvre, douleurs abdominales, diarrhée, nausées, vomissements.
A partir de J+15 : Fièvre en plateau, altération de l’état général, atteinte musculaire avec des myalgies parfois intenses et diminution du tonus musculaire, œdème de la face, très caractéristique de la maladie et éventuellement des manifestations de type allergiques.
Pendant la phase chronique, la fièvre diminue, mais la fatigue, les manifestations musculaires et allergiques persistent.
Des complications cardiaques (myocardite) et neurologiques : signes déficitaires locaux (hémiparésie, déficit sensitif central) ou une encéphalopathie, peuvent survenir.
Des séquelles neurologiques ou musculaires peuvent s’observer.
La sévérité de la maladie est fonction de la quantité de larves ingérées et de l’espèce en cause. Une prise en charge précoce réduit les complications. Chez l’homme, il existe des porteurs sains (qui ont moins de quelques dizaines de larves).
A noter : aucun symptôme clinique caractéristique n’est observé chez l’animal infesté.
Le traitement repose sur la chimiothérapie anti-parasitaire, notamment les benzimidazolés, associée à une corticothérapie.
La prévention :
La transmission se fait par l’intermédiaire de viande contaminée crue ou insuffisamment cuite, notamment viande de sanglier.
Au niveau individuel, la cuisson suffisante de la viande (71° C, viande grise à cœur) est la méthode de prévention idéale. La congélation de la viande n’est pas suffisante pour éliminer tout risque de transmission de la trichinellose.
En ce qui concerne les charcuteries, seuls les produits cuits permettent une destruction des trichinelles ; la salaison et la fumaison ne sont pas des techniques assainissantes.
Pour le marché de gibier sauvage, les contrôles sont obligatoires si le chasseur cède à un tiers les gibiers qu’il a lui même chassé, que se soit dans un cadre commercial ou non, à l’exception d’une cession directe du chasseur au consommateur.
Dans ce dernier cas, il est très vivement recommandé au consommateur de demander au chasseur une attestation relative à la recherche de trichine. Pour ce qui concerne le chasseur, sa responsabilité personnelle serait engagée si la consommation de la viande fournie entraînait un dommage au consommateur ; il lui est donc très vigoureusement recommandé de faire pratiquer cette recherche.
La réglementation :
Les espèces de gibier sauvage sensibles à la trichinellose doivent subir un prélèvement, en vue d'une recherche de larves de trichine par digestion pepsique, effectué dans un laboratoire agréé dont la liste figure dans une instruction publiée au Bulletin officiel du ministère chargé de l'agriculture.
Les modalités de prélèvement et les méthodes d'analyse officielles sont décrites dans le règlement (CE) n° 2075/2005 du 5 décembre 2005 et par arrêté du ministre chargé de l'agriculture.
Dans le cadre de la remise directe par le chasseur ou le premier détenteur au commerce de détail local ou lors de repas de chasse, les frais d'analyse sont à la charge du chasseur ou du premier détenteur.
Le prélèvement (langue) est réalisé par le chasseur ou le premier détenteur et est envoyé dans un laboratoire agréé avec la fiche d'accompagnement prévue à l'appendice 1 de la présente annexe.
La consignation de la carcasse en attente du résultat est réalisée sous la responsabilité du chasseur ou premier détenteur. Cette fiche, sur laquelle figure le résultat, lui est renvoyée directement par le laboratoire. Le chasseur peut ainsi remettre la carcasse accompagnée de la fiche au commerce de détail.
La consignation peut éventuellement s'effectuer chez ce commerçant dans la mesure ou celui-ci ne commercialise pas la viande avant réception de la fiche mentionnant un résultat négatif.
Lorsqu'un résultat d'analyse est confirmé positif, le chasseur ou premier détenteur s'assure de la destruction de la carcasse incriminée selon la réglementation en vigueur et doit faire parvenir à l'autorité compétente du lieu de prélèvement la preuve de cette destruction.